LA QUESTION QUI FACHE : L’EXERCICE PROFESSIONNEL DE LA VOYANCE EST-IL POSSIBLE?
Si les témoignages de clairvoyance et de précognition spontanés abondent, si bon nombre d’entre nous semblent confrontés -même une fois dans leur vie – à un phénomène de perception extra-sensorielle (deviner qui téléphone, avoir un rêve prémonitoire etc…) est-il réellement possible de dompter son sixième sens?
Comme les élèves de l’Ecole Maud Kristen l’expérimentent eux aussi, tout au long de leur apprentissage, la voyance n’est pas un système presse bouton…
Peut-on prétendre «voir» à volonté et sur rendez-vous ? Peut-on faire de la voyance un métier sans se duper ni duper les autres?
Qu’il s’agisse des multiples dispositifs oraculaires des cultures traditionnelles -qui placent la divination au centre de leur méthodes de décision- ou des protocoles d’expérimentation découvert plus récemment par la parapsychologie scientifique, une conclusion s’impose : si la voyance peut, dans certains cas, se manifester sur commande, elle ne se laisse jamais capturer comme une fonction psychique ordinaire. Impossible, semble-t-il de « voir » tous les jours aux heures de bureau…
Mais cette observation est-elle si surprenante ? Car dans la longue histoire de l’humanité, aucune culture -mis à part la nôtre- n’a jamais imaginé pratiquer la voyance à la chaîne entre les cloisons mobiles d’un plateau téléphonique ou d’un salon organisé pour l’occasion…
Rationalisme occidental oblige, une voyance censée ne pas exister peu devenir à peu près n’importe quoi, et surtout ce dont la société à besoin pour maintenir dans l’illusion les hommes et les femmes qui espèrent encore en ses promesses : des paroles achetées impulsivement d’abord et compulsivement ensuite, et dont la seule vocation est de prédire l’avènement du bonheur affectif et matériel pour chacun.
Comment la Voyance -capacité réelle et universelle- qui permet de faire des choix éclairés et d’anticiper certains obstacles, pourrait-elle encore se pratiquer dans ce contexte ?
C’est pour tenter de répondre à ces questions que j’ai tenté d’élaborer -avec d’autres- un cadre qui permettrait à la voyance de se produire le plus souvent et le mieux possible, imaginé les conditions idéales de son expression, tant pour les praticiens que pour le public décidé à tenter l’expérience sans la réduire à un divertissement ou à un analgésique.
Depuis plus de 30 ans maintenant, je travaille à établir des règles déontologiques destinées à protéger les usagers des charlatans et à exercer mon métier à travers une pratique dans laquelle voyance et dignité peuvent se conjuguer.
Pour cela, il est impératif d’appliquer des conditions de travail qui réduisent la marge d’erreur – hélas inévitable- au minimum, rendent l’abus impossible, mais engagent toutefois ceux qui prédisent comme ceux qui consultent à l’intégrité et la responsabilité réciproque.